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Der Bau – traduction en cours...
par la compagnie Unwrap The Present, création dans le cadre des Scènes Valaisannes 2014

DU 17 AU 25 JANVIER 2014 | jeudi à 19h, les vendredis à 20h30, les samedis à 19h et dimanche à 17h
... et le 7 février 2014 à 20h au Zeughaus Kultur Brig !

Distribution

texte : Franz Kafka et Joëlle Valterio
dramaturgie et mise en scène : Joëlle Valterio
jeu : Rolf Schulz
vidéo et régie : David Gaudin
lumière : José-Manuel Ruiz
production : Unwrap The Present
coproduction : CMA - Petithéâtre de Sion et Zeughaus Kultur Brig

Le spectacle

Dans un univers fait de papier et de mots, un être est en quête de silence. Insatiable et obsédé, il creuse, construit, déconstruit, reconstruit les tunnels, couloirs et places de sa demeure. C'est son ouvrage, son oeuvre qu'il n'achève jamais : Der Bau. Dans le papier qu'il amasse, froisse et déchire passionnément, il y a les mots qu'il dit et ceux qui semblent le chercher. Sa demeure est faite de papier et de mots et on le suit dans sa folie de vouloir en faire une oeuvre parfaite de silence. Mais comment créer le silence ? Et comment le traduire ? Et au fond, si on écoute bien, rien n'est silencieux. Alors il abandonne. Puis recommence. Et pendant ce temps, l'ennemi approche...

Der Bau – Traduction en cours... est un spectacle qui présente un découpage du texte de Kafka dans sa langue originale, l'allemand. Un surtitrage inédit et animé en français, la Traduction en cours..., permet aux spectateurs francophones un accès dynamique au spectacle. Cette mise en scène propose ainsi d'intégrer deux langues et deux interprétations du texte de Kafka : l'une par le jeu du comédien en allemand et l'autre par la traduction en français. Est abordé en filigrane la difficulté de traduire, ainsi que l'enrichissement mutuel et créatif des langues.

« Créer un spectacle en allemand à Sion ? C'est un grand défi je crois - et une grande chance aussi - un peu comme notre multilinguisme cantonal et national. J'espère que de nombreux spectateurs germanophones et germanophiles auront envie de venir découvrir cette pièce au Petithéâtre. Je pense notamment à la communauté haut-valaisanne de Sion. Et nous nous adressons tout autant aux francophones, car une traduction en français est projetée sous forme d'animations vidéo et fait partie intégrante de la mise en scène. En tous les cas, c'est un spectacle qui interroge notre rapport aux langues - et au silence." Joëlle Valterio, metteur en scène

L'auteur et le texte

L'AUTEUR
Franz Kafka (1883-1924) est un écrivain pragois de langue allemande et de religion juive. Il est considéré comme l'un des écrivains majeurs du XXe siècle. Surtout connu pour ses romans Le Procès (Der Process) et Le Château (Das Schloss) ainsi que pour la nouvelle La Métamorphose (Die Verwandlung).

« Il y a toujours, chez Kafka, un bonheur profond. D'ailleurs, j'ai connu une personne qui l'avait fréquenté et qui m'a raconté qu'il riait beaucoup ! Kafka était un homme heureux, parce qu'il avait en lui cette espèce de passion constante. Heureux, mais tragiquement heureux, il était tout entier traversé par la force du désespoir. »
Georges-Arthur Goldschmidt, écrivain, essayiste et traducteur

LE TEXTE - extraits
1

Mais le plus beau dans mon ouvrage, c'est son silence. Certes, il est trompeur. Soudain il peut être interrompu et tout est terminé. Mais en attendant, il est encore là. Pendant des heures, je peux me faufiler à travers mes galeries et n'entends rien que parfois le murmure d'un quelconque petit animal que j'apaise alors aussitôt entre mes dents, ou l'effritement de la terre, qui me signale la nécessité d'une quelconque amélioration; sinon tout est silencieux.

2
Je me cherche une bonne cachette et observe l'entrée de ma maison - cette fois de l'extérieur - des jours et des nuits durant. On pourrait trouver ça puéril, mais ça me procure une joie indicible et ça me calme. Il me semble alors, ne pas me tenir devant ma maison, mais devant moi-même pendant que je dors, et j'aurais la chance de pouvoir à la fois dormir profondément et m'observer de manière incisive. Je possède en quelques sortes le don de voir les fantômes de la nuit, non seulement dans l'impuissance et la confiance du sommeil, mais aussi de les rencontrer en même temps dans la réalité, avec toute la force de l'éveil et un discernement calme. Et je trouve étonnamment qu'il n'en va pas si mal de moi, comme je le croyais parfois et comme je le croirai probablement à nouveau quand je descendrai dans ma maison. De ce point de vue-là, et d'autres aussi, mais de ce point de vue-là en particulier, je trouve ces escapades véritablement indispensables...

3
Lorsque je suis sur la place forte, face aux dix galeries qui partent d'ici, chacune orientée selon la place principale vers le bas ou le haut, allongée ou arrondie, s'élargissant ou se resserrant, et toutes, les unes et les autres, pareillement silencieuses et vides et prêtes, chacune à sa manière, à me mener vers les nombreuses places, et elles aussi toutes silencieuses et vides - alors je ne pense même pas à me protéger, alors je sais exactement, qu'ici est ma forteresse que j'ai conquise sur la terre hostile en grattant et mordant, piétinant et cognant, ma forteresse qui en aucune manière ne peut appartenir à quelqu'un d'autre et qui est tellement mienne, que je pourrais au moment ultime, tranquillement de mon ennemi recevoir la blessure mortelle, car mon sang s'infiltre ici dans ma terre et ne se perd pas.


DER TEXT - Auszüge
1

Das schönste an meinem Bau ist aber seine Stille. Freilich, sie ist trügerisch. Plötzlich einmal kann sie unterbrochen werden und alles ist zu Ende. Vorläufig aber ist sie noch da. Stundenlang kann ich durch meine Gänge schleichen und höre nichts als manchmal das Rascheln irgend eines Kleintieres, das ich dann gleich auch zwischen meinen Zähnen zur Ruhe bringe, oder das Rieseln der Erde, das mir die Notwendigkeit irgendeiner Ausbesserung anzeigt; sonst ist es still.

2
Ich suche mir ein gutes Versteck und belauere den Eingang meines Hauses – diesmal von außen – tage- und nächtelang. Mag man es töricht nennen, es macht mir eine unsagbare Freude und es beruhigt mich. Mir ist dann, als stehe ich nicht vor meinem Haus, sondern vor mir selbst, während ich schlafe, und hätte das Glück, gleichzeitig tief zu schlafen und dabei mich scharf bewachen zu können. Ich bin gewissermaßen ausgezeichnet, die Gespenster der Nacht nicht nur in der Hilflosigkeit und Vertrauensseligkeit des Schlafes zu sehen, sondern ihnen gleichzeitig in Wirklichkeit bei voller Kraft des Wachseins in ruhiger Urteilsfähigkeit zu begegnen. Und ich finde, daß es merkwürdigerweise nicht so schlimm mit mir steht, wie ich oft glaubte und wie ich wahrscheinlich wieder glauben werde, wenn ich in mein Haus hinabsteige. In dieser Hinsicht, wohl auch in anderer, aber in dieser besonders, sind diese Ausflüge wahrhaftig unentbehrlich...

3
Wenn ich auf dem Burgplatz stehe, das Gesicht zugewendet den zehn Gängen, die von hier ausgehen, jeder besonders dem Gesamtplatz entsprechend gesenkt oder gehoben, gestreckt oder gerundet, sich erweiternd oder sich verengend und alle gleichmäßig still und leer, und bereit, jeder in seiner Art mich weiterzuführen zu den vielen Plätzen und auch diese alle still und leer – dann liegt mir der Gedanke an Sicherheit fern, dann weiß ich genau, daß hier meine Burg ist, die ich durch Kratzen und Beißen, Stampfen und Stoßen dem widerspenstigen Boden abgewonnen habe, meine Burg, die auf keine Weise jemandem andern angehören kann und die so sehr mein ist, daß ich hier letzten Endes ruhig von meinem Feind auch die tötliche Verwundung annehmen kann, denn mein Blut versickert hier in meinem Boden und geht nicht verloren...

La compagnie

Unwrap The Present - UTP a pour but de créer et produire des performances, spectacles et publications, ainsi que de faire de la recherche performative. Ce nom se réfère à l'improvisation et à la composition instantanée et signifie défaire, déballer le présent. UTP est dirigée par la Sédunoise Joëlle Valterio.

Collaborations précédentes

Joëlle Valterio et Rolf Schulz collaborent régulièrement depuis 2008 dans des performances en Suisse et en Allemagne :

remember this is the end
well well well
strictly solo policy

Progr, Berne, 2013, performances avec UTP monthly

wifart 1 & 2
wifart, Berne, 2013, avec le collectif bilingue Les Affamés/Die Hungrigen

L'Âme-de-fonds
La Chaux-de-Fonds, 2013, festival de composition instantanée

Im Bau
Maschinenhaus, Essen, 2012

Ein Bericht für eine Akademie
Maschinenhaus, Essen, 2011

RRR Raw Roar Rare
Progr, Berne, 2011, Festival for Dance Improvisation

HungRRRig
Cabane b, Berne, 2011, avec le collectif bilingue Les Affamés/Die Hungrigen

Attention à la marche
Festival adn Scène ouverte, Neuchâtel, 2010, avec la Compagnie Pas perdus

Licht und Schatten
Grugapark, Essen, 2008, pour K und K Freiraum

Photos du spectacle
Présentation vidéo (extrait de l'émission Marmelade, de Canal9)

Reportage de Eva Senggen au Petithéâtre de Sion, à partir de 21'28 !

Bande annonce du spectacle (par David Gaudin)

L'affiche

Presse, documents et liens
Durée, prix et réservation

Environ 50 minutes.

Plein tarif : 25.-
Tarif réduit : 15.-
Enfants (jusqu'à 10 ans) : 10.-

027 321 23 41
reservation@petitheatre.ch




 
     
   
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