⚠ CE SITE EST UNE ARCHIVE DU SITE DU PETITHÉÂTRE DE SION (2005-2015) ⚠
En 2021, le Petithéâtre de Sion est devenu le Spot. Infos et actualité sur www.spot-sion.ch.
   
   
 
 
 
spectacle précédent spectacle suivant

Valse aux Cyprès anamnèse d'un prochain massacre
par le Collectif Division, dans le cadre des Scènes Valaisannes 2014

LES 6, 7, 8 ET 9 FÉVRIER 2014 | jeudi à 19h, vendredi à 20h30, samedi à 19h et dimanche à 17h

Distribution

texte : Julien Mages
mise en scène : Collectif Division
aide à la mise en scène : Marielle Pinsard et Océane Court
avec Frank Arnaudon, Diane Müller, Roman Palacio et Athéna Poullos
lumière et scénographie : Chloé Decaux
musique, son et composition : Immanuel De Souza
chant, composition : Alexis Gfeller
costumes : Julia Studer
vidéo : Olivier Schmitt
administration : Cristina Martinoni – rue#917
production : Anne-Laure Sahy – rue#917
coproduction : Arsenic, Centre d'art scénique contemporain et CMA - Petithéâtre de Sion
soutiens : Ville de Lausanne, Etat de Vaud, Loterie Romande, SSA (Société Suisse des Auteurs), Fondation Ernst Göhner, Fondation Leenards

Le spectacle

C'est à la fois vers l'absurde, le drame, le rire, le rock, l'électro, le web, la mode, l'adolescence, la jeunesse, la révolte, l'engagement politique, la religion, les armes, les armes comme jouets, la littérature, la littérature comme jouet, la poésie, la poésie comme manifeste, le capitalisme, la consommation, l'anxieuse condition d'être jeune aujourd'hui, l'incompréhension, la philosophie, la guerre vue d'ici, la Suisse vue de la Suisse, les médias, le cinéma, et enfin l'idée du meurtre, que le Collectif Division a dirigé ses investigations théâtrales pour construire cette tragi-comédie contemporaine sur le massacre de masse (mass shooting). Valse aux Cyprès est un projet théâtral politique sur le phénomène des «tueurs fous» nouvellement renommés «tueurs de masse» par les criminologues en Europe.

Qu'est-ce qui pourrait pousser des jeunes gens apparemment normaux vers cette extrémité meurtrière ? L'extrémité, la décision, la perte de repères, la genèse du mal, la révolte seront autant de thèmes d'investigation.

Après avoir accueilli
Division Familiale et État des Lieux, le Petithéâtre de Sion est très heureux de marquer une nouvelle fois son attachement au travail du Collectif Division, qui poursuit une démarche théâtrale des plus originales et pertinentes dans la défense de l'écriture contemporaine. Nous aurons l'occasion de renouveler cette collaboration dès la saison prochaine, avec Ballade en Orage. À suivre !

L'auteur et le texte

L'AUTEUR
Elève issu de la première volée de La Manufacture (HETSR), Julien Mages y poursuit ses études de comédien et continue à écrire pour le théâtre pendant sa formation. Il y écrira et mettra en scène Cadre Division, La Mer du Nord, Venoge Vision, et commencera le chantier de Division Familiale. Cadre Division deviendra le premier volet du Triptyque Division. Créé à l'Ecole, Cadre Division sera repris à l'Arsenic de Lausanne en ouverture de saison 2006/2007. En tant que comédien on a pu voir Julien Mages aux côtés de Robert Bouvier dans L'Eloge de la faiblesse d'Alexandre Jollien, mis en scène par Charles Tordjman (lors d'une tournée en Suisse et en France) et au Théâtre Barnabé dans la comédie musicale Oliver Twist. Il joue également dans Salomé mis en scène par Anne Bisang, dans Etre là de Sylviane Dupuis mis en scène par Martine Paschoud et dans Mesure pour mesure de Shakespeare mis en scène par Joseph Voeffray et Anne Vouilloz (tournée Suisse romande).
Julien Mages est notamment l'auteur de treize textes pour le théâtre. Il a créé le troisième volet du Triptyque Division: Division III, jaune oraison au Poche de Genève en mai 2008. En septembre 2009 il a écrit et créé la pièce Les Perdus au Théâtre de Vidy-Lausanne. S'ensuivent Trois Préludes et fugues en forêt en 2010 et Un homme, seul en 2011 dont il signe les textes et les mises en scène. En 2012, il co- écrit avec le Collectif Division Etat des lieux, créé au Théâtre 2.21 puis repris en 2013 au Théâtre de Vidy. La même année, il a écrit et dirigé Ballade en orage, coproduit par le Théâtre de Vidy. A l'automne 2013, il écrit et crée Valse aux Cyprès, anamnèse d'un prochaine massacre.

EXTRAIT DU TEXTE
Je ne sais pas bien ce qui concerne la violence. Je ne suis pas violente... Oui... bon... parfois je pense... mais je ne suis pas vraiment violente même si parfois quand je regarde une mère avec son bébé dans le bus, son bébé qu'elle tient comme s'il s'agissait d'un nouveau Dieu venu absoudre les hommes, quand je regarde cette femme arc boutée sur son rejeton qui piaille à faire péter les tympans de tous les voyageurs trop pauvres pour s'acheter une voiture dans un pays trop riche pour qu'ils n'aient pas d'espoir de le devenir, quand je vois sa joie, sa béatitude devant le morceau de chair de 3 ou 4 kilos qui coule de partout et que je me dis que celui-là aussi ce sera un des 7 ou 8 milliards d'individus qui ne pense qu'à sa gueule et à son confort moral, matériel et affectif, quand je la vois choyer sa petite chose et l'étreindre comme on étreint un petit chaton quand on est petite fille, quand je vois ses hanches, à la mère, prendre 3 places dans le bus, quand je vois toute cette adoration puéril et idolâtre devant ce qui va probablement devenir une merde comme toutes les merdes qu'on croise dans ce pays vaporisé de suffisance et d'ennui, quand je la vois lécher de toute son âme cette petite chose laide et boursoufflée qu'elle appelle « mon amour », quand je la vois oublier tout autour d'elle pour ces quelques grammes de cris affreux, et quand j'imagine en la regardant d'où cela est venu, d'un ventre gras contre un autre ventre gras, d'un grognement éruptif du mâle au coït et de la stupeur moite de sa gueule de grosse conne qui pense « enfin », et quand je vois les autres vieilles peaux autours d'elle qui sourient tièdement pour le petit jésus de la ligne 7, quand je me dis que tout l'amour qu'elle n'a plus pour son homme insignifiant elle le déversera sur cette chose à vie jusqu'à ce que ladite chose devienne un abruti qui ne pense qu'à baiser d'autres femmes que la sienne et avoir une toujours plus grosse bagnole... quand je la regarde, cette mère, il peut m'arriver d'avoir envie de la massacrer avec les trois vieilles qui la bénissent de leurs sourires mêlés d'envie et de nostalgie fade pour leur propre rejeton devenu aussi absent que deviendra la chose qui crie dans les bras de la grosse maman fière d'avoir fait quelque chose sans en avoir eu conscience... Alors je me vois lui arracher son machin rose et le jeter par la fenêtre du bus roulant et la regarder en train de voir sa petite déité se faire écraser et la prendre par le cou et lui faire exploser sa tête contre les vitres du bus et je me vois me faire dans la foulée les autres salopes de vieilles peaux qui ont tout gâché par leur amour fétide et possessif...
Sinon... je n'aime pas la violence...
Et je ne comprends pas pourquoi j'imagine tout ça. Et après les pensée je me sens vide et comme immensément frustrée... Comme si le poids de la pensée avait rejoint celui de l'action.
Je ne comprends pas où vont ces pensées. Où je les range après les avoir vues, ressenties, vécues, absorbées, subies, ignorées, savourées, accouchées...
J'ai un arrière goût amer et je ressens une immense fatigue morale...
Sommes-nous réellement tous des sauvages par la pensée ? Est-ce cela le refoulement ?
Je me retiens d'en parler, mais je sais qu'elles reviendront bientôt, à la moindre contrariété, de plus en plus fréquemment, jusqu'à ce qu'un jour je me décide à aller demander des drogues au médecin feignant je ne sais quelle apathie psychique.
Comme je l'ai fait plusieurs fois...
Je devrais peut-être me sonder vraiment, m'arrêter une seconde pour chercher tout au fond de moi ce qui dérange à ce point ma pensée pour imaginer régulièrement de telles choses. Mais je suis paresseuse et continue de m'activer en tout sens pour fuir la réponse que je devine trouver tout au fond de mon ignorance...
Je suis trop lâche pour l'action et cette idée me convient, je ne suis pas de ces héros qui franchissent le pas...
C'est pour cela que je me boufferai moi-même, que je resterai seule et fade, triste et moyenne, entourée de si grands remparts que je ne pourrai moi-même envisager d'en franchir les hauteurs... comme toi... comme toi... comme toi... [...]

La compagnie

Le Collectif Division est né à la Manufacture (HETSR), d'une envie de travailler et de créer ensemble. La création commune de la pièce Cadre Division et l'opportunité de sa reprise au Théâtre de l'Arsenic, nous a confortés dans l'idée de créer un collectif, né de l'émulation d'un premier spectacle et du désir jeune et violent de théâtre.
Un noyau de quatre anciens élèves compose donc le comité de cette compagnie.
Nous voulons parler d'aujourd'hui, nous adresser à nos contemporains avec nos textes, nos questionnements et nos idées, autour de l'écriture de Julien Mages.
Fomenter la révolte, le débat, la division, les prises de positions, s'exercer à regarder la société et dire ce que nous y voyons ; l'art comme miroir.
Diverses envies et compétences se dégagent d'emblée des membres du collectif, comme des spécificités propres à chacun, à savoir : l'écriture, la mise en scène, la technique, la scénographie, la musique et la plus importante car celle partagée par tous : l'envie de créer ensemble.

Photos du spectacle
Présentation vidéo

Prochainement !

Bande annonce du spectacle

Prochainement !

Les affiches

Presse, documents et liens

« Le Théâtre des massacres selon Julien Mages », Le Temps, 29.11.13
« Julien Mages, magicien de la cruauté », Le Courrier, 29.11.13
« Trois regards sur Valse aux Cyprès », par Jehanne Denogent, Aitor Gosende et Sabrina Roh, pour L'Atelier Critique
« Julien Mages et le Collectif Division font mouche à l'Arsenic », par Mireille Descombes pour L'Hebdo, 27.11.13
Le site du Collectif Division


Durée, prix et réservation

Environ 80 minutes.

Plein tarif : 30.-
Tarif réduit : 20.-
Enfants (jusqu'à 10 ans) : 10.- (déconseillé aux moins de 13 ans)
Titulaires du passe 20 ans 100 francs Valais : gratuit !

027 321 23 41
reservation@petitheatre.ch




 
     
   
© 2005 Petithéâtre
© michaël abbet