⚠ CE SITE EST UNE ARCHIVE DU SITE DU PETITHÉÂTRE DE SION (2005-2015) ⚠
En 2021, le Petithéâtre de Sion est devenu le Spot. Infos et actualité sur www.spot-sion.ch.
C'est peut-être par l'ascenseur à poissons | cie et la Cie In Verso (CH)
DU 16 AU 26 AVRIL 2015 | jeudis à 19h, vendredis à 20h30, samedis à 19h et dimanches à 17h
Le spectacle
Il jouait de la musique.
Il improvisait merveilleusement au piano.
Cela n’a jamais été enregistré.
Combien d’œuvres oubliées, d’œuvres qui n’ont pas traversé le temps ? Non pas forcément parce qu’elles n’en valaient pas la peine mais pour diverses raisons et parce que finalement c’est comme ça ; elles font partie des oubliées, des œuvres perdues, égarées, dont on n’a plus mémoire, plus trace, alors qu’elles ont eu des vies, parfois des vies sublimes ou des vies très modestes. Il n’y en a plus trace mais puisqu’elles ont été, elles constituent en quelque sorte aussi le monde. Le monde les porte dans les replis cachés de ses veines.
Il y a là quelque chose de considérablement touchant. Cela réveille des idées puissantes qui échappent aux notions de rentabilité, d’exploitation, de rendement et qui ont à voir avec l’abandon, le détachement, la gratuité, le don, l’oubli, la mort, la mémoire, l’anonymat, mais aussi le non savoir, la place, le vide, le passé décomposé.
Autant de sources pour échafauder cette nouvelle création qui sera cousue ou inspirée de textes de Samuel Becket, Fernando Pessoa, Sylvia Baron Supervielle, Albert Camus, Patrice Chéreau, Leopardi, Virginia Woolf, ainsi que de Sophie Rusch et Geneviève Guhl, de chants de Jacques Brel, Allain Leprest, Léo Ferré, Brigitte Fontaine, Rebetiko (chants traditionnels Grecs), ainsi que de compositions de Sophie Rusch et de Géraldine Schenkel. Et aussi de silences vides ou habités, de temporalités retrouvées, et de mouvements singuliers.
Le temps. Les rythmes. Perdre le temps est parfois gagner du temps. Le temps qui file, pourquoi plus aujourd’hui qu’hier ? Prendre le temps, une résistance à l’efficacité à tout prix, une résistance aux peurs.
Nous plongeant directement à l’essentiel : quelles nécessités de créer ?
Distribution
conception, écriture et jeu : Geneviève Guhl et Sophie Solo musique live : Géraldine Schenkel
collaboration à la mise en scène : Claire Haenni et Magali Fouchault
scénographie : Geneviève Guhl
construction décors : Cédric Bach et David Chatel
lumière et régie son : Dorothée Lebrun
costumes : Anna van Brée
régie générale et collabortion technique : Luc Job
administration : Béatrice Cazorla
production : l'ascenseur à poissons | cie et la Cie In Verso coproduction : Théâtre du Galpon et CMA-Petithéâtre de Sion
avec le soutien de : Ville de Sion, Etat du Valais, Loterie Romande, Ville de Genève, Canton de Genève
remerciements au Théâtre Saint-Gervais, à la Scierie François à Champfromier, Jean-Charles et Françoise Haenni, Sofia Verdon, Sophie Meyer
LES AUTEURS cités
Fernando Pessoa – Annie Le Brun – Geneviève Guhl – Sophie Solo – Alberto Caeiro – Alvaro de Campos – Ricardo Reis
LES AUTEURSqui les ont inspirées
Samuel Beckett – Sylvia Baron Supervielle – Albert Camus – Patrice Chéreau – Leopardi – Virginia Woolf
LES CHANSONNIERS repris
Jacques Brel - Léo Ferré - Véronique Pestel - Michèle Bernard – France Léa – Barbara
EXTRAITS CHOISIS
écouter les entre deux pas
écouter les silences
écouter ou ne pas écouter
les mots-
pour dire-
ce dire-ci
comment dire-
les mots de-
ce dire-
ce dire-là-
ce silence-ci
comment dire-
je voulais dire-
les mots de ce-
de ce-
mot de-
de-
comment dire-
Sophie Solo
Je te revois encore,
ombre qui passe à travers des ombres, et qui brille
un instant d'une lumière funèbre et inconnue,
et qui entre dans la nuit ainsi que se perd le sillage d'un navire
dans l'eau que l'on cesse d'entendre…
Je te revois encore,
mais moi, hélas, je ne me revois pas!
Il s'est brisé, le miroir magique où je me revoyais identique,
et en chaque fragment fatidique je ne vois qu'une parcelle de moi,
une parcelle de toi et de moi!…
Ah, n'être ni arrêté ni en mouvement,
ah, n'être ni debout ni couché,
ni éveillé ni endormi,
ni ici ni en un autre point quelconque,
résoudre l'équation de cette prolixe inquiétude,
savoir où se trouver afin de pouvoir se trouver partout à la fois,
savoir où me coucher afin de me promener dans toutes les rues…
Fernando Pessoa, Le gardeur de troupeau
CLIN D'OEIL bon bon il est un pays où l’oubli où pèse l’oubli doucement sur les mondes innommés là la tête on la tait la tête est muette et on sait non on ne sait rien le chant des bouches mortes meurt sur la grève il a fait le voyage il n’y a rien à pleurer
ma solitude je la connais allez je la connais mal j’ai le temps c’est ce que je me dis j’ai le temps mais quel temps os affamé le temps du chien du ciel pâlissant sans cesse mon grain de ciel du rayon qui grimpe ocellé tremblant des microns des années ténèbres
vous voulez que j’aille d’A à B je ne peux pas je ne peux pas sortir je suis dans un pays sans traces oui oui c’est une belle chose que vous avec là une bien belle chose qu’est-ce que c’est ne me posez plus de questions spirale poussière d’instants qu’est que c’est le même le calme l’amour la haine le calme le calme
Un ascenseur à poissons est l'autre nom donné aux écluses. Car elles servent aussi aux poissons qui remontent le courant des rivières pour aller pondre dans les eaux claires des sources. La création comme un mouvement à contre-courant, elle remonte le fil de quelque chose, d'une mémoire, d'une vision visionnaire dans le but d'atteindre à des clartés poétiques.
La Compagnie l'ascenseur à poissons a été créée en l'an 2000, elle permet à Geneviève Guhl, directrice artistique, de mener une recherche que deux questions rassemblent : qu'est-ce qui est spécifique au théâtre ? Aujourd'hui quelles sont les raisons d'être du théâtre, avons-nous encore quelque chose à nous dire ?
L'ascenseur à poissons|cie produit un théâtre existentiel qui cherche à occuper la scène avec des questions politiques, sociales, voir économiques, en passant d'abord par l'interrogation de l'humanité dans l'Homme et les choses. Regard sur l'existence humaine et regard sur l'art se juxtaposent.
L'ascenseur à poissons a notamment créé :
En 2014 Yvonne, princesse de Bourgogne co-production Grange de Dorigny – Comédie de Genève – Théâtre de Valère Sion – Belle Usine Fully
En 2011 Opus incertum, empilement de liste coproduction Petithéâtre de Sion, théâtre Oriental Vevey, Centre culturel ABC La Chaux-de-Fonds, Théâtre de la Parfumerie Genève
2008 Ça dépend du temps qu'il fera, un portrait intime de la vie sur terre, création au Théâtre Interface à Sion puis au Théâtre du Grütli à Genève
La Cie InVerso a produit son premier spectacle l'été 2012, N'avoir que sa vérité au théâtre du Galpon, spectacle musical créé autour et avec des chansons de Barbara et Léo Ferré.
En dehors de la production de spectacle, la compagnie déploie plusieurs activités touchant à la voix et au chant : animation de chorales d'adultes, cours individuels de chant et pose de voix, aide ponctuelle aux personnes qui souhaitent prendre la parole en public, concerts et animations dans des théâtres, bistrots, bibliothèques, etc.
Les concerts de Sophie Solo sont donnés en solo ou en duo. Avec Pascal Chenu elle créé un petit orchestre de rue appelé le Deambulatör Orkestra.
Le duo de la Veuve Williams avec Marie Claire Roulin a donné son premier concert au Chat Noir à Carouge-Genève.
L'affiche du spectacle
Photos du spectacle
Teaser vidéo du spectacle
«Des textes qui renaissent en paroles et musique», par Joël Jenzer pour le Nouvelliste, 16.05.2015